La neurologie de la Mode, et du comportement en général
don't judge a book by its coverscribens
Les neurosciences
c’est compliqué. Si vous en voulez une preuve indiscutable, un de mes bouquins
de vulgarisation (auprès d’un public de neurologues) qui aborder la réalité
scientifique avec une rigueur et une précision équivalente à celle
d’une maîtresse de CE expliquant le système solaire, fait quand même 943 pages
(pour les masos, c’est NEUROSCIENCES, 4th edition, Sinauer Associates)
Et dans les
neurosciences, le plus compliqué, c’est la cognition. J’ai déjà fait plusieurs
PowerPoint sur ce sujet (dont, si vous avez bien suivi, le niveau scientifique
est comparable à celui du gosse qui après son cours, vient expliquer le système
solaire à ses parents avec une cerise et une orange)... et je n’ai jamais trouvé
d’analogie permettant de les présenter à des non neuros.
Mais comme tout
arrive, une discussion avec @Boutonnologue m’en a donné l’occasion, lors que je
donnais mon avis de neuros sur une paire de baskets puma… de chez addidas (ils
sont très drôles chez addidas).
En gros, quels
mécanismes neuros sous-tendent la “mode”, et concrètement, comment vous vous en
servez au quotidien pour cataloguer les gens sans mêmes le vouloir (je n'ai pas
dit savoir parce que vous le savez parfaitement mais refusez de vous de l’assumer).
Avant de continuer,
une *s’impose : ce billet n’a nullement la prétention de vous présenter
une circuiterie fine, de détailler excessivement les mécanismes des fonctions
décrites, ou de vous expliquer le méthodologie des expériences cliniques et
radiologiques ayant permis de construire ces hypothèses !
Déjà parce que pour
chacun des ces éléments il faudrait des dizaines de pages, et que d’autre part,
comme souvent en neuro, constater n’est pas comprendre et il serait
puérile et prétentieux de vouloir interpréter autre mesure (c’est
d’ailleurs ce qui nous distingue de la psychiat… de l’autre discipline médicale
qui s’occupe du la pensée).
Bon, prés cette longe intro, commençons :
Notre héros se nomme Y
(oui, il, pour échapper aux stéréotypes filles <-> fashionistas). ->
Voici les faits :
Y est devant un boutique et attend son bus. Dans la vitrine il voit un
polo rouge avec un crocodile brodé sur la poitrine soldé a 90€ (oui c’est cher
les trucs avec un croco dessus parce que les crocos sont un espèce protégée).
D’autres détails sont important, Y est interne dans un hôpital parisien
avec un PUPH vieux jeux sa copine est chanteuse dans un groupe punk, son bus
passe dans 15 minutes, et s'il le rate le prochain est dans une heure, et
financièrement… il est interne. Dernier point, il n’a pas réellement besoin
d’un nouveau polo mais sa copine lui dit qu’elle en a marre de le voir toujours
habillé en gris.
Et là, vous vous
demandez ce qu’on en à faire de la vie de Y ? Ou est-ce que c’est une page
autobiographique ? Ou est-ce un gage où je me serais à écrire ce
paragraphe pour le fun... ? Rien de tout ça (et en particulier pas
l’autobiographie), c’est simplement que la cognition sans contexte ça n’existe
pas.
A partir de ces faits, voyons sommairement et de façon volontairement caricaturale comment ces différentes informations interagissent pour créer les « affres du choix de vêtements ». Faisons donc un zoli tableau avec trois colonnes : le fait, comment se fait peut influencer l’achat et comment ce fait peut éviter l’achat
A partir de ces faits, voyons sommairement et de façon volontairement caricaturale comment ces différentes informations interagissent pour créer les « affres du choix de vêtements ». Faisons donc un zoli tableau avec trois colonnes : le fait, comment se fait peut influencer l’achat et comment ce fait peut éviter l’achat
fait
|
Elément pro achat
|
Elément anti achat
|
attend son bus
|
N’a rien d’autre à
faire, ça peut occuper le temps
|
Est bien là où il est et n’a pas envie de se
taper un essayage
|
polo
|
C’est un truc simple
à porter qui fait plus habillé qu’un t-shirt et n’a pas besoin d’être repassé
comme une chemise
|
C’est un vêtement
qui peut être marqué socialement… d’où l’expression : oh il a mis son
petit polo
|
Rouge + sa copine
lui reproche le gris
|
C’est une couleur
voyante, très différente du gris
|
C’est une couleur
qui un certain nombre de connotations en occident (énergie, énervement, sang,
communisme etc…) Alors que le gris…c’est gris quoi !
|
Croco
|
C’est un signe de
qualité (ceci ne traduit pas l’opinion de l’auteur)
|
C’est une marque
socialement connotée, soit huppée soit racaille
|
Soldé 90€ +
|
A pas cher par
rapport à d’habitude
|
90€ pour un truc qui
doit coûter 2€ à produire croco inclus
|
Interne + CHU
|
C’est pratique sous
la blouse ça dépasse pas des manches
|
C’est moins
confortable sous la blouse qu’un t-shirt
|
PH vieux jeux
|
Sera content, c’est
presque aussi habillée qu’une chemise
|
C’est débile de
faire plaisir à un dinosaure
|
Copine aime le rouge
+ Chanteuse groupe punk
|
Lui faire plaisir
c’est bien… toujours… trop casse pied sinon
|
Ce n’est quand même
pas elle qui décide, et si Y sort avec les potes de sa copine son look risque
d’être inadapté
|
Horaire du bus
|
Il a le temps de
rentabiliser sa journée
|
S’il rate son bus il
est mort et pour un polo ça ne vaut pas le coup
|
Ces éléments pro et anti achat ont été déjà décrit depuis des années par diverses professions et de nombreuses théorise ont été décrites pour essayer de les formaliser :
Du point de vue de
publicitaire on retrouve les notions de :
Plaisir, représentation
sociale (le groupe de potes), l’identité de la marque (le croco), sentiment
d’appartenance (le croco, la catégorie sociale), acceptabilité du prix réel par
rapport au prix de revient etc…
Du point de vue du
sociologue on retrouve les notions de :
Positionnement social,
effet de groupe, volonté identitaire,
Et du point de vue de
la cognition, on est beauuuuuucoup plus terre à terre :
Cette action (achat) va-t-elle
modifier mon environnement (réactions des autres à mon encontre, confort
personnel, impact sur mon budget c’est-à-dire mes ressources) ? Si oui quelles conséquences positives,
quelles conséquences négatives, qu’elle probabilité pour chacune d’elle,
qu’elle équilibre final en terme de récompense (bénéfice) / punition
(risque).
C’est là qu’entre en
jeu la cognition et les neurosciences ! Si on reprend le tableau, chacun
des faits et traité par des circuits spécifiques, et c’est l’occasion
d’introduire chacun d’eux :
(* numéro
2, je vais utiliser des termes anglais, non pas par fainéantise ou snobisme,
mais parce que le concept anglais intègre des notions plus larges que celles
qu’on obtient lors des traductions littérales, si vous avez un doute, prenez
n’importe quel adjectif anglais et vérifiez dans un dico bilingue le nombre de
traductions françaises possibles).
1-
Le polo
rouge avec un croco à 90€ soldé dans la vitrine :
Ça
implique des aires visuelles primaires (vision de l’objet) et intégratives
secondaires dont la voie du WHAT ou voie ventrale occipito temporale ou parvo
cellulaire (un polo, rouge, avec une étiquette sur laquelle sont écrit un mot
et un nombre) et du WHERE ou voie dorsale occipito pariétale ou encore magno
cellulaire (dans la vitrine, d’une boutique).
Ces
deux voies étant anatomiquement distinctes elles peuvent être lésées
séparément, ce qui fait encore de nos jours les délices des neuro
ophtalmologues :
Les
troubles de la voie ventrale sont les plus connus, ce sont les agnosies
visuelles :
·
c’est ce
que vous testez en demandant à un patient de vous montrer un stylo au milieu
d’un gomme et d’un marteau réflexe et qui, après avoir échoué, le reconnait
immédiatement après avoir pu manipuler les objets. Il en existe évidemment des
variantes comme la prosopagnosie ou incapacité à reconnaître un visage ou l’achromatopsie ou incapacité à
reconnaître les couleurs ou leur signification.
·
Dans le
cas de Y cela reviendrait à ne pas comprendre que ce qu’il voit soldé à 90€
dans la vitrine est un polo rouge, ni même que c’est un polo.
Les
troubles de la voie dorsale se rencontrent principalement dans :
·
Le
syndrome de Balint associant un trouble de l’exploration du regard, une ataxie
optique et un trouble de l’attention visuelle. Comme le résumait plus
simplement un des premiers patients décrit « …je ne sais plus où je
regarde, je vois bien mais je ne sais pas où c’est… ». Il s’y associe
souvent une simultagnosie visuelle, ou impossibilité de voir deux objets
simultanément avec le fameux exemple « …si je regarde une brosse à dent
dans un verre, je vois la brosse à dent ou le verre mais pas les deux… ».
Avec
en plus plein de variantes ludique pour l’examinateur est pénibles pour le
patient comme :
·
l’hémi négligence,
ignorance d’un hemichamp (le fameuse assiette de petits pois qui ne sont mangés
qu’à moitié… ce qui dans la mesure où ces patients sont souvent hémi parétique
lorsque la cause est vasculaire, laisse rêveur sur le degrés de sadisme des
cuisiner des hôpitaux).
·
L’apraxie
constructive ou impossibilité de faire un geste dans un espace : c’est le
test du dessin d’un cube en 3D, que la patient rate tout en vous expliquant
pourquoi.
·
La
topoagnosie ou incapacité à situer les
choses dans l’espace : par exemple vous demandez à un patient pas mauvais
en geo de dire quelle est la vile la plus au nord en Lille et Marseille puis de
la placer sur un hexagone, ce qui lui sera impossible), ainsi que la variante
dans la variante : l’allo-topoagnosie ou impossibilité de distinguer son
corps de celui des autres : vous demandez au patient de vous designer
votre nez et il va montrer le sien.
·
Et le très
rigolo syndrome de Gerstmann associant une indistinction droite gauche, une
agraphie, une acalculie et une agnosie digitale.
·
Dans le
cas de Y, ça reviendrait à voir un polo rouge soldé à 90€… mais sans savoir que
c’est dans la boutique et sans savoir que 90 ça fait…90 ou encore comparer
cette somme à un absolu …relatif (90 euros c’est absolument cher pour Y mais
s’il était PUPH, 90€ c'est même pas le prix de 5 min de conférence).
Mon imeeeeennse expérience
(mémoire, système limbique + gnosie) m’a appris qu’après cette partie sur les
voies visuelles, un moment de répit est souhaitable. Videz-vous l’esprit en
regardant la météo actuelle sur votre téléphone et comparez là à ce que vous
voyez par la fenêtre. Reprenez la lecture lorsque vous serez certain que c’est
la réalité qui est exacte.
Prêts ? Attention gros morceau
mais petit paragraphe :
2-
Porter un
polo ça passe à l’hôpital, ça passe aussi vis-à-vis de son PUPH, mais le rouge ça risque
de faire croire à son PUPH que Y est bolchevique, le croco ça risque faire snob
ou racaille, le polo ça peut mal passer avec les potes de sa copine :
Toutes ces réflexions impliquent
des mécanismes très évolués et parfois discutés car ils sont, jusqu’à preuve du
contraire, des éléments de réflexions qui ne sont connus que chez l’humain. La
tentation est donc grande pour certains de sauter le pas et de décrire ces mécanismes
comme définissant l’humain.
Pour que Y se pose autant de
questions, il faut que le cerveau de Y ait la capacité de comprendre qu'il a des
croyances, intention, désirs, souhaits, connaissances… et que ces éléments lui
sont propres et par conséquent qu’ils peuvent être distincts de ceux d’un autre
individu. C’est à la fois la capacité d’être conscient d’avoir une pensée et être
conscient que les autres en ont également une, qui plus est différente.
En neuroscience, cette meta
fonction (blablabla pour dire fonction regroupant d’autres fonctions) est
explorée par la theory of mind.
Alors j’entends déjà Jean Micheline,
championne du jeu « des chiffres et des lettres » depuis 1539 et l’ordonnance
de Villers-Cotterêts :
…Et pource que telles choses sont
souventeffois ad-venues sur l'intelligence des motz latins contenuz esdictz
arrestz, nous voulons que doresenavant tous arretz ensemble toutes autres
procédeures, soyent de noz cours souveraines ou autres subalternes et
inférieures, soyent de registres, enquestes, contractz, commissions, sentences,
testamens et autres quelzconques actes et exploictz de justice, ou qui en
dépendent, soyent prononcez, enregistrez et délivrez aux parties en langage
maternel françois, et non autrement…- François Ier – Roi
Me dire, OUATE et OUERE passent
encore, mais Theory of Mind alors qu’en français on peut dire Théorie de l’esprit…Non…
blâme … au coin. Hélas Jean Micheline, je suis obtus… En effet cette théorie ne
postule pas que vous ayez un esprit (nous ne sommes ni chez les croyants ni
chez les philosophes) mais essaie de décrypter ce qi est « vous »
lorsque dans votre tête vous dites « moi ». Le premier freudien qui
se lève en disant, ben Sigmund il a appelé ça le « moi », il me donne
son nom et je viens lui parler des horreurs que son pote Sigmund a dit sur sa mère.
Reprenons,
Les recherches en neurosciences ont (en 2013) identifié les structures
suivantes comme étant impliquées :
·
Aire postérieure
du sillon temporal supérieure : perception de l'intention dans l’action humaine
(par exemple : distinction d’une main levée volontairement et d’une main levée
par un intervenant extérieur) et perception de l’adéquation d’un geste dans un
contexte donné (par exemple : tenir une feuille de papier dans bouche quand on
a les deux mains occupée et tenir une feuille dans la bouche les mains vides
les bras ballants).
·
Cortex amygdalien : capacité à lire
l’état émotionnel dans le regard d’autrui. Plutôt que de faire un long
paragraphe avec des photos, je vais plutôt prendre un cas très particulier mais
qui à mon avis est très explicite : les émoticônes !
C’est cette capacité qui vous permet
de dire que :-) est équivalent à :) les deux signifiant sourire et donc joie,
bonheur. Vous les identifiez également comme étant des équivalent de (^_^) ou ^^ alors que
pourtant le dessin n’a rien à voir, et vous les distinguez également de ;-)
dont la graphie est proche et dont le sens est distinct.
C’est cette fonction qui permettra
à Y de porter son polo rouge devant son PUPH, en regardant si celui-ci acquiesce
ou désapprouve, sans même que ce dernier n’ait à lui faire une remarque ou un sous-entendu.
C’est un élément parmi d’autres du langage non verbal et c’est probablement une des structures
qui dysfonctionne dans certains syndromes autistiques)
·
jonction
temporo pariétale droite : représentation de l’état mental d’autrui, et identification
des tâches inutiles (ouvrir le bouchon d’un stylo imaginaire).
·
Région postéro
médiale du lobe pariétal (Precuneus) : impliqué dans la représentation de
soi : en gros, quand vous agissez ou pensez à autrui cette zone ne fait
rien, quand vous êtres au repos et pense
à vous elle s’active. Dans le cas de Y, c’est une des zones qui serait
impliquée, en association avec la mémoire (région limbiques), dans ses réflexions
sur « comment me regarde-t-on ? comme un snob ? comme une
racaille ? je ne sais pas ! je veux me cacher ! je veux ma maman ! »…
fonction qui n’est pas très loin de celle du :
·
Cortex préfrontal
médial qui est responsable de cette chose fabuleusement stupide : faire
quelque chose qui vous est a priori inutile ou nuisible, pour plaire socialement !
C’est cette zone du cerveau qui fait que vous fumez à l’adolescence parce que
les autres le font alors que vos parents vous ont expliqué que c’était mal et
qu’en plus vus le savez. C’est probablement également cette zone qui est responsable
de quelque chose d’encore plus stupide : le gain moindre supérieur aux
autres !
Ça c’est un des trucs les plus
rigolos qui soit, et que nos politiques et nos urbanistes devraient comprendre
avant de se lancer dans des projets tout fous fous. L’exemple est simple :
vous demandez à un individu si, dans un groupe de deux il accepte de recevoir
500€ tout en sachant que l’autre va recevoir 600€ sachant que s’il refuse les deux auront zéro.
Dans ce cas il accepte les 500€. Maintenant vous lui demandez si, dans un
groupe de 50 il préfère gagnez 1500€ alors que tous les autres auront 2000€ ou
1000€ sachant que les autres gagneront 500€. Et bien bingo, les gens préfèrent
gagner moins s’ils ont la certitude que les autres gagnent encore moins.
Dans le cas de Y, c’est cette zone,
qu’il se dit qu’il ne veut pas avoir la honte de porter un polo avec les potes
de sa copine.
Bon je dis ça comme
ça, mais je pense que vous avez besoin d’une deuxième pause. Rassurez-vous, si
vous êtes toujours là, vous avez passé le plus dur.
C’est bon, vous avez
vidé votre cerveau en rejouant le premier niveau d’angry birds ?
On peut donc attaquer
le
3-
Sa COPINE :
il FAUT lui faire plaisir parce qu’au mieux Y est un gars bien et il l’aime, au
pire Y est un arriviste de première il attend quelque chose en échange !
·
Ça c’est
le rôle du circuit de la récompense. Comme je devine votre fatigue, je ne détaillerais
aucune structure anatomique ! Rien ! et ceux pour la simple raison
que ce sont des noyaux de noyaux dans des noyaux et qu’on tomberait en plein
syndrome d’inception.
Cependant, si l’anatomie est hyper bordeliq… je veux dire extrêmement complexe ;
le fonctionnement est simple. Ces structures comparent à tout moment ce qui se
peut se passer, aux situations identiques stockés en mémoire. Si la situation
est entièrement nouvelle, ben pas de problème, elle vont comparer le résultats
de vos actions lors de situation entièrement nouvelles. Si la dernière fois l’action
s’est terminée par une récompense, ces structures vont renforcer la persévération
dans l’action en cours. Si la dernière fois ça c’est mal finis, elles vont renforcer
la fuite (changement d’attitude). Il y a par contre un tout petit biais, la façon
dont vous vous souvenez du résultat de l’action passée sera influencée par
votre taux de L-Dopa. Si vous avez beaucoup de L-Dopa, vous allez considérer
comme positif le résultat de truc en réalité négatif et vice versa.
Un exemple : la première fois que Y a invité sa copine au resto, elle
l’a embrassé mais pas plus. Maintenant qu’ils sont ensemble, il sait que si un
jour il rencontre une autre fille, l’inviter au resto est un bon plan. Si Y est
carencé en L-Dopa, la prochaine fois qu’il rencontre une fille, il ne fera
rien, parce que toute façon ce n’est pas avec ça qu’elle va vouloir de lui après.
Si Y est chargé en L-Dopa (par exemple en une drogue qui agit sur les mêmes
recteurs comme la cocaïne ou un agoniste dopaminergique chez le park), la prochaine
fois qu’il rencontre une fille, il l’invite au resto et lui demande de l’épouser,
parce que la dernière fois c’est comme ça que ça a fini.
Voilà, pour les survivants la partie
neurosciences est finie !
Ce qui est sympa à faire par la suite, c’est de
voir en consultations de tous les jours, si le look de vos patients est en
adéquation avec leur intérêt particulier, leur image sociale, le souhait de
leur entourage, la perception de leur image par rapport à ces contraintes et surtout
l’adéquation de leur comportement à ces contraintes. Pour faire simple, si vos
patients ont un look passe partout ou au contraire original, est ce adapté à
leur situation ?
Si la copine de Y vient en jupe longue plissée,
manteau matelassé, bandeau sur la tête, ça veut dire quelque chose ! Si le
DRH de l’hôpital vient vous voir avec un t-shirt ACDC et crocs, cela veut également
dire quelque chose etc… et si vous-même êtes en habit blanc d’hôpital avec en
dessous un t-shirt, don’t be afraid, i m the Doctor… ce n’est pas innocent !
Mécanismes de cognition