29.7.15

Les douleurs sympathiques



Il arrive souvent qu'en discutant des symptômes de certains patients, ou même des symptômes qu'on peut avoir soi-même pour quelque pathologie que ce soit, on se dise : c'est impossible.
Il est impossible qu'une infection urinaire (sans germes) se manifeste par des douleurs de l’hypocondre droit sensible à la pression (même en étant très très très mal formé), il est impossible d'avoir une douleur pulsatile péri-ombilicale et sus épineuse synchrones dans les deux régions, il est impossible, d'avoir une toux qui provoque un acouphène et une diarrhée, et je vous parle même pas de la fameuse douleur musculaire qui part de l'oreille, pour finir dans le gros orteil, en passant par le périnée…
Tout ça est impossible parce que ça ne correspond à aucune logique anatomique, aucune proprioception, aucun territoire neurologique central ou périphérique, aucune pathologie vasculaire, aucune… Bref vous avez compris l'idée : ça n'existe pas parce qu'on ne nous a jamais appris ça.
Une preuve supplémentaire de l'absence totale d'organicité de ces troubles est que les personnes qui en souffrent sont plus souvent que les autres considérée péjorativement comme "sensibles", "émotives", "somatoformes", "plaintives chroniques" ou "hystériques".
Enfin, dernier argument massue en faveur du côté psy de ces troubles, c'est que les thérapies dites douces marchent bien. Et d'ailleurs plus on est proche de la papouillothérapie, plus ça à l'air de marcher.
Sauf que ces symptômes sont suffisamment fréquents pour que tout le monde les aient expérimentés chez des patients ou sur lui-même, et, qu'a moins de vous définir vous-même comme psy, il doit bien y avoir un truc.
Ce billet a pour objectif de vous monter qu'une partie au moins de ces symptômes complexes correspond à des formes de dysautonomies, que certains peuvent être partiellement systématisés, et que surtout, si on ne comprend pas ces troubles, c’est parce qu’on ne comprend pas très bien comme fonctionne ce troisième système nerveux dont je vous parle dans cette série de billets débutée avec la vie fascinante des méduses.

28.7.15

hors-série : trucs pour choisir sa ville d'internat.



A la demande expresse de @PyjamaVert et en l’absence de deux consultations, voici mon humble avis sur la liste d’infos à obtenir quand on ne sait pas quelle ville choisir après l’ECN.

Petit rappel du contexte : vous êtes interne (bravo !). C’est mérité car vous avez abandonné le monde des gens normaux qui ne font rien à la plage en bermuda 24h/24 pour vous enfermer dans une grotte sans lumière, chauffage ni eau courante, hypnotisé par l’écran d’un ordinateur ou par vos cours (que vous lisez donc dans le noir car vous êtes surhumain). Vous avez donc appris plein de trucs et maintenant vous vous demandez où vous allez pouvoir mettre en pratique cette masse de choses utiles.

27.7.15

Neuro Urologie I



Commençons par un aveu : je ne comprends rien à le neuro urologie. C'est comme si dès que ce sujet est abordé en cours, en réunion, en congrès, mon cerveau se mettait en veille. Je suis certains qu'il s'agit d'un mécanisme de protection archaïque : mon cerveau modifie ma perception de la réalité pour m'éviter des dommages graves potentiellement irréversibles. Le problème est que les patients eux s'en plaignent, et que l'esquive qui consiste à leur dire d’aller voir un urologue (vous savez, la spécialité qui prouve qu'à deux lettres près on peut passer à côté du truc le plus intéressant de l'univers connu), cette esquive, est frustrante. Alors aujourd'hui je me lance et je vous fais un billet pour comprendre le lien entre neurologie (génial, infini, pur) et uro (nul, zéro, sale).