18.1.17

Intolérance à l'effort



Sous ses airs lisses, son sourire à peine esquissé et ses propos ternes, Jean Raoul a une imagination riche, quoique confuse. Là par exemple il se rêve en Légionnaire romain dans le froid et la neige Calédonienne ou en Stormtrooper envahissant Hoth. Cette image de Stormtrooper légionnaire antique lui vient spontanément à l'esprit à chacun de ses voyages. Il s'est ainsi déjà imaginé être dans les marécages rhénans comme sur Dagobah, ou encore dans le désert de l’Atlas comme sur Jakku. Le point commun à ces rêvasseries est la confrontation d'un homme armé de sa seule endurance physiologique, ou au contraire avec l'aide d'un exosquelette, à un milieu naturel hostile. Si les pensées de Jean Raoul vous semblent étranges, c'est qu'il vous manque une partie de l'histoire. Depuis tout petit, Jean Raoul est mauvais en sport. Si vous l'interrogez il le revendique en vous disant qu’il n’aime pas la compétition et que ses profs étaient nuls, mais lui, les rares fois où il y pense, il sait que c'est faux. Il n’a rien contre le sport, il aime voyager et aimerait pouvoir randonner, il aimerait aussi faire partie d'un club sportif car c'est un garçon social, mais malgré tous ses efforts, il n'est pas fait pour ça. Depuis les cours de gym de l'école jusqu'à maintenant, et malgré plusieurs tentatives, il n'a jamais réussi à passer au-delà de la fatigabilité qu'on ressent lorsqu'on on commence à s'entraîner. Que l'effort soit brusque comme lors d'un sprint ou lors d'une partie de badminton, ou plus doux comme à vélo ou en randonnée, il a vite des crampes et ne trouve jamais le fameux second souffle. Cette inaptitude lui pèse d'autant plus que l'image de type qui ne veut jamais rien faire lui colle à la peau. Alors pour compenser, il rêve.
Et puis un jour, en perdant (comme vous en ce moment) son temps sur internet, il tombe par hasard sur un article intitulé : Intolérance à l'effort ? Et si vous étiez malade ! Un peu surpris, notre héros s'interroge : se pourrait-il que son inaptitude ne soit pas le fruit du hasard ? Alors il décide de consulter et… le voilà devant vous !

3.1.17

Pourquoi vos repas de famille sont pénibles.

Ce texte est la version tout-en-un d'un flood sur twitter publié le 23/12/2016





C'est le 23 décembre et certains d'entre vous, derrière le joie qui les submerge, ont dans leur champs de conscience un petit clignotant rouge qui pulse de façon insistante bien que muette. Une sensation de danger mal cerné dont vous percevez l'imminence...quelque chose de flou et de très présent. Quelque chose comme ça mais sans la bave.



Ce quelque chose c'est la certitude de passer une partie de ces soirées de fêtes avec votre tonton/tata/cousin/bellemummy/etc... Qui a des idées sur tout, sauf que c'est pas les vôtres, et que votre bonne éducation vous empêche de gifler avec mépris.

Alors pour vous faire patienter, voila quelques éléments de neurologie (à vous repasser dans la tête pendant que vous jouez avec la purée). Ça vous aidera à comprendre (sous toute réserve d'absence de cas particulier) d'où viennent de les propos de votre, hélas, proche.

la neurologie de l'opinion

Ce billet est la version tout-en-un d'un flood publié sur twitter publié le 11/12/2016



Tiens, puisque plein de gens ont pleins d'opinions sur le pourquoi du comment de ce qui se passe dans le monde, voila deux, trois, trucs de neurologie. Ou plutôt des faits et des biais, avec une grosse astérisque : je ne vais pas vous donner de références, on n'est pas dans un article scientifique. Mais les éléments cités peuvent se retrouver facilement sur pubmed.


un peu de dégénérescence

cet article est la version tout-en-un d'un flood publié sur Twitter le 21/12/2016




Un peu de science fondamentale ? Allez, dites oui ! J'ai un trou dans mon planning d'EEG. Non ? Tant pis, j'en cause quand même. N'ayez pas peur, ça commence par des notions un poil obscures mais ça devrait vous paraître clair vers le milieu du texte même si vous ne comprenez rien à la neurologie.

Quand on tente d'expliquer les maladies neuro-dégénératives au sens large aux non neurologues (et même à eux en fait), une des remarques qui revient le plus souvent est : "...comment peut-on retrouver la même lésion cellulaire dans des maladies qui n'ont cliniquement pas beaucoup de points communs ? Et comment une paralysie supra nucléaire progressive (PSP), qui donne un syndrome extra-pyramidal, des atteintes du tronc cérébrale et une dysautonomie (sans parler des troubles cognitifs), peut-elle avoir des lésions plus proches de la maladie d'Alzheimer que de la maladie de Parkinson, alors qu'il y'a très peu de troubles mnésiques au début de la PSP et que le syndrome parkinsonien est au premier plan ?"
L'autre question qui revient souvent est : "Commet se fait-il que tous les neurones présentent à un moment donné des signes de dégénérescence alors que cliniquement seules quelques fonctions semblent atteintes (exemple typique de la maladie d’Alzheimer) ?"
Et avec nos collègues gériatres s'ajoute une troisième question :"pourquoi la plupart des neurologues se moquent des anticholinestérasiques dans la maladie d'Alzheimer tout en continuant d'en prescrire dans la maladie de Parkinson ?"